Publication du commentaire de Claire Joachim sur l’avis consultatif de la Cour internationale de justice en matière de changement climatique (23 juillet 2025)

English version below
Le 23 juillet 2025, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif historique sur les obligations des États en matière de changement climatique. Cet avis, salué comme une avancée majeure, affirme que la violation de ces obligations constitue un fait internationalement illicite, engageant la responsabilité des États. Il introduit également une dimension intergénérationnelle, et insiste sur la nécessité d’une coopération internationale renforcée.
Claire Joachim propose une mise en contexte critique de cet avis, en soulignant deux points essentiels :
- Le droit international public est un domaine complexe, marqué par une histoire ancienne, des fondements théoriques opposés (jusnaturalisme vs positivisme), et des contestations idéologiques (marxistes, tiers-mondistes, etc.). Il repose sur la souveraineté des États, ce qui limite son effectivité.
- La CIJ, bien qu’organe judiciaire principal de l’ONU, ne peut imposer ses décisions sans le consentement des États. Son rôle est davantage influenciel que contraignant, et ses avis consultatifs, bien que non obligatoires, peuvent orienter les pratiques juridiques et politiques.
L’avis de la CIJ est donc remarquable mais non révolutionnaire. Il illustre les limites du droit international dans la lutte contre le changement climatique, tout en renforçant son rôle de guide moral et juridique pour les États et les juridictions nationales.
La version intégrale du commentaire est disponible en libre accès ici :https://hal.science/view/index/docid/5200755
However, Claire Joachim offers a critical context of this opinion, highlighting two essential points: Public international law is a complex field, marked by ancient history, opposing theoretical foundations (jusnaturalism vs. positivism), and ideological contestations (Marxists, Third Worldists, etc.). It is based on the sovereignty of States, which limits its effectiveness. The ICJ, although the principal judicial organ of the UN, cannot impose its decisions without the consent of states. Its role is more influential than binding, and its advisory opinions, although not mandatory, can guide legal and policy practices. The ICJ‘s opinion is therefore remarkable but not revolutionary. It illustrates the limits of international law in the fight against climate change, while strengthening its role as a moral and legal guide for states and national jurisdictions.