Etat d’urgence sanitaire et conflit de souveraineté en Nouvelle-Calédonie
L’État s’est saisi de la proclamation de l’état d’urgence national sanitaire pour exercer les compétences sanitaires appartenant pourtant à la Nouvelle-Calédonie. Il l’a sans doute fait plus par atavisme que par stratégie politique. Sa volonté de maintenir la continuité territoriale accélère la décomposition de l’outre-mer français. Tant en Polynésie qu’à La Réunion, à Wallis-Et-Futuna ou en Nouvelle-Calédonie, les demandes de quatorzaines strictes en milieu fermé se multiplient pour stopper le virus venant de la Métropole ou de l’étranger. Finalement, la crise politique en Nouvelle-Calédonie trouve un épilogue provisoire avec la signature d’arrêtés conjoints entre le Haut-commissaire de la République et le président du gouvernement.
The French government took the opportunity of Covid-19 crisis to strengthen its influence in New Caledonia by imposing national regulations which weaken the local regulatory framework. Thus, the French government demonstrated its own atavism even more than its political strategy. As a consequence, the Covid-19 crisis blew out the unity of French overseas territories while France didn’t back the local regulations which suit the indigenous population protection. In French Polynesia, La Reunion, Wallis-Et-Futuna or New Caledonia, communities are asking for a compulsory 2 weeks isolation to stop the spread of the virus. Finally, the political crisis in New Caledonia ends temporarily with the signing of joint decrees between the High Commissioner in New Caledonia and the President of the Government.
Par Mathias Chauchat, Professeur de droit public à l’Université de la Nouvelle-Calédonie
Cet article synthétique décrit une situation volatile. Les textes se succèdent à un rythme effréné. Il est paru sur le blog de la revue Jus Politicum et peut être obtenu en suivant ce lien : http://blog.juspoliticum.com/2020/05/27/etat-durgence-sanitaire-et-conflit-de-souverainete-en-nouvelle-caledonie-par-mathias-chauchat/