La Polynésie à bout de souffle


13-11-2009
Par Admin Admin

Le discours d’orientation d’Oscar Temaru, jeudi 12 novembre 2009 lors de la session budgétaire de l’assemblée de la Polynésie française, rompt avec l’ordinaire. « Notre pays est au bout d’un modèle qui ne tient plus ».  Il appelle à en finir avec la facilité des transferts, des dépenses et des dettes et souhaite une fiscalité moderne en Polynésie.

Le modèle de développement des îles françaises, basé sur les rentes et les coups rapides de défiscalisation, est exécuté en une formule qui résume la période qui s’achève : « Nulle véritable création de richesse collective, mais simplement la captation avide des flux financiers issus des deniers publics ».

Il anticipe le virage de la Polynésie « vers une économie plus endogène, debout sur ses deux jambes : le tourisme et le secteur primaire ».

On savait le contre modèle de l’Outre-mer français à bout, malgré son coût croissant. Seuls les universitaires, et parfois les syndicats, le relevaient. Le débat a franchi les frontières politiques. L’économie de la rente publique est menacée. La question ne se circonscrira pas aux lagons polynésiens.

Vous pouvez télécharger le discours d’Oscar Temaru ici : discours_temaru_12_11_09

Epilogue : Tout ce que la Polynésie compte de privilégiés et de possédants s'est uni contre l'impôt. Les groupes Tahoera'a, To Tatou Ai'a et Te Mana O te mau Motu sont parvenus à réunir sous leur bannière 29 suffrages, soit la moitié des représentants de l'hémicycle plus une voix, chiffre minimum pour que la motion de censure soit adoptée le 24 novembre 2009. Gaston Tong Sang redevient pour la 3ème fois président de la Polynésie française. C'est le neuvième gouvernement en cinq ans.

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