La Nouvelle-Calédonie est-elle riche de son nickel ?


20-10-2012
Par Admin Admin

Que dire du discours selon lequel «la Nouvelle-Calédonie est riche de son nickel», discours commun aux différentes élites et qui semble largement relever d’une légende urbaine auto alimentée?

Il faut y voir ici largement un levier psychologique. Broder sur la rente nickel, qui serait une corne d’abondance inépuisable, permet de maintenir à un niveau élevé les anticipations économiques des agents. Ce discours a donc un effet positif sur la croissance. Pour les responsables politiques, cela permet aussi de faire croire que la prospérité sera éternelle, que des années difficiles sont des accidents ponctuels, qu’il est inutile de réformer l’économie, voire même de lutter contre les inégalités.

La Nouvelle-Calédonie est largement protégée des chocs économiques internationaux, grâce aux transferts métropolitains. Pour autant, si ces transferts sont un atout, celui-ci n’est pas sans contrepartie. Les transferts, alimentent notamment les fragilités sociales (notamment en distinguant entre les fonctionnaires à fort revenu et les salariés du secteur privé, largement rémunérés au salaire minimum). Mais surtout, ces transferts ont vocation à se confiner dans l’optique du processus institutionnel d’émancipation. Dans ce contexte, qui organise le transfert progressif des compétences de l’Etat à la Nouvelle-Calédonie, il apparaît nécessaire que concomitamment la Nouvelle-Calédonie développe davantage ses propres ressources. De nouvelles ressources ne peuvent être développées qu’à partir des avantages comparatifs au premier rang desquels la richesse minérale. Cet article vise à analyser la réalité de cette richesse minérale, que ce soit à partir de l’état de la ressource (section 1) ou des impacts négatifs ou ambigus de l’activité minière (section 2). A partir des ces éléments l’article conclut sur les modalités d’une optimisation dans le temps de la ressources, sur le modèle des fonds souverains (section 3).

Cette intervention de Gaël Lagadec et Catherine Ris, maîtres de Conférences en économie à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, a été présentée au colloque du LARJE, Patrimoine naturel et culturel de la Nouvelle-Calédonie les 19 et 20 septembre 2012.

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