La Polynésie demande sa réinscription sur la liste des pays à décoloniser


19-08-2011

La proposition de résolution relative à la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser a bien été adoptée par la majorité des représentants à l’assemblée de la Polynésie française le 18 août 2011.

La Polynésie française pourrait rejoindre ainsi la Nouvelle-Calédonie. Cette dernière s’insère dans un processus juridique identifié qui est la « décolonisation ». Le droit de la décolonisation a été reconnu par l’Accord de Nouméa, et donc la Constitution de la France, dans son point 3.2.1 : « Le cheminement vers l’émancipation sera porté à la connaissance de l’ONU ». Ce processus renvoie à de nombreux textes issus de l’assemblée générale des Nations Unies. Fait écho à ce processus la reconnaissance du « peuple kanak ». Le renvoi à l’ONU est lourd de sens. L’environnement international de la Nouvelle-Calédonie est constitué des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies sur la décolonisation. Il ne s’agit pas ici d’un quelconque militantisme. L’Accord de Nouméa lui-même, c’est-à-dire aujourd’hui le droit constitutionnel de la France, reconnaît ce phénomène historique et juridique de la décolonisation pour la Nouvelle-Calédonie.

En témoigne justement la résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, sous-titrée « déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux »,  qui affirme le droit à la libre détermination des peuples colonisés. En vertu de cette fameuse résolution, l’Assemblée générale des Nations Unies se déclare seule habilitée à dire si un territoire est autonome ou non autonome et seule compétente pour préciser dans le détail quels facteurs permettraient de déterminer si un territoire a atteint une autonomie complète. Ce n’est plus l’affaire des Etats coloniaux. Interprété comme un droit à l’indépendance, l’exercice du droit à la libre détermination des peuples colonisés ne doit être soumis à aucune condition de délai, d’éventuelle impréparation économique ou de scission de territoire concerné, ce qui confère une garantie face aux tentatives de partition du pays.

On rappellera que la Polynésie, qui, sans conteste, est distincte géographiquement de la Métropole et est peuplée très majoritairement par un peuple autochtone, remplirait les conditions de l’inscription sur la liste de l’ONU.

Vous trouverez la résolution demandant la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays et territoires à décoloniser ici : Resolution_PF__ONU.pdf