Sortie de crise : hyper inflation ou hyper impôt ?


23-11-2009

La sortie de crise paraît bien incertaine. Plus l’économie réelle souffre, plus la bourse pavoise. C’est simplement le fruit de l'abondance de liquidités des plans de relance. Ces politiques monétaires laxistes des banques centrales et ces politiques budgétaires aventureuses des Etats portent un nom ancien, « la planche à billets ». Malgré le vernis technique mis à les habiller, ce n’est qu’un réflexe panique, une fuite en avant sans prétention, ni d’anticipation, ni de réforme. On fera le bilan plus tard de cette période, où les plans de relance ont marqué un basculement, dans le sens où l'Asie et les autres pays émergents sont devenus propriétaires des économies occidentales en les finançant à crédit.

Cette crise est nouvelle. Ce n’est ni une crise de l’offre, ni une crise de la demande. C’est une crise des actifs. La spéculation autonomise la valeur des actifs : elle crée les bulles. La finance a cru être une source autonome de richesse. L’affaire des subprimes a montré qu’il n’en était rien.

Il faut en sortir. Plutôt que de subir l’hyperinflation, il faut la combattre en lui opposant un volontarisme démocratique : la déflation des actifs doit être organisée par l’impôt, comme stratégie de sortie de crise et de justice sociale. Il faut taxer la richesse et remettre le capital au service de l’économie. Cette politique de sortie de crise doit être l’exact inverse de celle menée à ce jour.

Cet article de Mathias Chauchat et Gaël Lagadec a été publié par le quotidien Libération en « Rebonds », édition du lundi 23 novembre 2009.

 

Il peut être téléchargé ici : sortie_crise_chauchat_lagadec