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Cahier du LARJE n° 2021-2 Les comportement électoraux référendaires

Cahier n° 2021-2
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Sylvain Brouard Samuel Gorohouna

Après une première enquête consacrée au référendum d’autodétermination de 2018, une seconde étude sur les comportements électoraux a été menée à l’occasion du référendum d’autodétermination de 2020 par Sylvain Brouard, directeur de recherche à Sciences Po – CEVIPOF et Samuel Gorohouna, maître de conférences à l’Université de la Nouvelle-Calédonie – LARJE.

Le présent article est une synthèse qui présente les principaux enseignements et évolutions des votes des électeurs selon leurs différentes caractéristiques (communauté d’appartenance, origine géographique, genre, revenus, etc.). Parmi les évolutions significatives comparativement à la première consultation, on notera une progression du vote « Oui » dans les communautés kanak, océaniennes et plus généralement dans les populations hors du grand Nouméa.

Dans cette synthèse, plusieurs facteurs associés au comportement lors du référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie en 2020 ont été analysés à partir d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif, en comparaison avec celui de 2018. Les résultats montrent que la progression du Oui en deux ans est principalement due à un vote dans ce sens plus important des Kanak, des Océaniens et de la population hors de l’agglomération du Grand Nouméa. Outre l’appartenance communautaire, d’autres caractéristiques influent sur le vote. Chez les Kanak, les femmes plus âgées votent moins en faveur du Oui, tandis que les individus qui perçoivent le plus de revenus ont plus voté pour l’indépendance relativement à ceux qui en ont le moins. Enfin, les autochtones qui résident dans le Grand Nouméa s’abstiennent plus que ceux qui vivent en dehors de l’agglomération.

S’agissant des non-Kanak, il n’y a pas de différence de genre. Cependant, chez les hommes, les plus âgés votent plus en faveur du Non que les moins jeunes. Par ailleurs, la propension à voter en faveur du Oui est plus élevée hors du Grand Nouméa. La religion semble être aussi un facteur explicatif également puisque les non Kanak protestants ont plus tendance à voter Oui que les catholiques.