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Cahier du LARJE n° 2021-3 Entre « gérontocratie » et marginalisation des jeunes, quelle place pour le renouvellement politique en Nouvelle-Calédonie ?

Cahier n° 2021-3
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Pierre-Christophe Pantz

Quelques jours seulement après l’entrée en fonction du premier président kanak et indépendantiste à la tête du XVIIe gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (16 juillet 2021), le renouvellement annuel du bureau du Congrès (28 juillet 2021) opposait trois candidats : le président sortant Roch Wamytan, indépendantiste et deuxième doyen de l’hémicycle (70 ans), deux femmes non-indépendantistes : Virginie Ruffenach et Annie Qaeze, la benjamine du Congrès (32 ans).

A quelques mois du troisième, et dernier référendum d’autodétermination, les non-indépendantistes voulaient faire de cette élection, un symbole à plus d’un titre, aux multiples superlatifs : la première femme kanak, non- indépendantiste à siéger comme présidente du Congrès et surtout la plus jeune. Hasard de l’histoire, le plus jeune président du Congrès, Simon Loueckhote fut élu en juin 1989 à l’âge de 32 ans.

Finalement, la mésentente des non-indépendantistes a contribué à la réélection de Roch Wamytan à la tête de cette institution. Néanmoins, l’écart d’âge (38 ans) entre ces deux candidats pose la question de la représentativité des élus de la Nouvelle-Calédonie. Dans un archipel où la moyenne d’âge est de 34,7 ans et celle des élus du Congrès 51 ans et demi, cette contribution s’interroge sur les causes et les conséquences de cette disparité.

A l’orée de la troisième consultation référendaire (12 décembre 2021) et suite à l’appel à la non-participation du FLNKS, la question du renouvellement politique peut-elle avoir un impact sur l’issue du scrutin ? Dans un archipel marqué par l’hégémonie de quelques partis politiques, quasiment tous issus du RPCR et du FLNKS, certains élus, héritiers des accords de Matignon-Oudinot (1988), continuent de faire la pluie et le beau temps dans le paysage politique néocalédonien. Face à cette longévité, cette contribution s’intéresse au positionnement référendaire d’une jeunesse, souvent en marge des logiques de partis. Assiduité politique ou contestation ?