Formation et rééquilibrage


04-05-2012
Par Admin Admin

La Nouvelle-Calédonie se caractérise dans l’ensemble de l’outre-mer français par un niveau de PIB par habitant élevé et une croissance forte. Cependant, dans ce pays « riche », les inégalités sont patentes. Le développement industriel du pays a conduit à de fortes disparités géographiques qui se superposent aux inégalités ethniques. Ainsi, les Kanak, peuple autochtone, ne bénéficient pas des mêmes caractéristiques socio-économiques que les non Kanak. Dans ce contexte, des politiques de réduction des inégalités ont été mises en place il y a plus de 20 ans. C’est au regard de ces politiques qu’il s’agit d’évaluer l’évolution des inégalités liées à l’insertion sur le marché du travail.

En utilisant les données des quatre derniers recensements de la population, cette étude montre que si des progrès ont été réalisés dans l’accès aux diplômes, l’accès à l’emploi reste toujours très inégalitaire entre les communautés. Les non Kanak ont un taux d’emploi supérieur de 26 points à celui des Kanak.

Pour les diplômes comme pour les emplois, l’analyse qualitative montre que plus le niveau est élevé, plus les inégalités sont fortes ; l’accès aux diplômes de l’enseignement supérieur et l’accès aux professions supérieures sont encore largement réservés aux non Kanak. Cependant, c’est aussi dans l’accès à ces plus hauts « grades »  que les inégalités ont le plus baissé en 20 ans.

En contrôlant pour les caractéristiques individuelles observées et en particulier la dotation en capital humain et la province de résidence, l’impact de l’ethnie sur la probabilité d’emploi, quelle qu’en soit la catégorie, baisse mais reste toujours significatif.

Il semble donc que les efforts réalisés dans le domaine de l’éducation ne soient pas récompensés sur le marché du travail. Ce résultat pose la question de l’incitation dans l’investissement en capital humain pour les Kanak, qui se voient toujours marginalisés dans l’accès aux plus hauts diplômes et aux plus hautes responsabilités.

Cette question a fait l’objet d’une publication en anglais, conjointement entre Samuel Gorohouna, docteur en sciences économiques, et Catherine Ris, maîtresse de Conférences en sciences économiques à l’Université de la Nouvelle-Calédonie.

Vous pouvez le télécharger ici :  Does school achievement improve labour market positions for the Indigenous New Caledonians ?